Chemins

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Description

Ce milieu regroupe les chemins, situés principalement en dehors des zones bâties, qui présentent un revêtement graveleux ou terreux. Ils sont parfois traversés en leur centre par une bande herbeuse dont les caractéristiques s’apparentent à celles des prairies artificielles intensives.

Où observer

Un peu partout en zone agricole et en forêt.

Quand observer

En avril-mai, lors de la floraison du pissenlit.

Profil

Surface en hectares
10.4
Pourcentage du canton occupé
0.04%
Humidité
-
Acidité
-
Richesse en nutriments
-
Granulométrie
-
Naturalité
Value
1

Le saviez-vous?

En 2008, la DGNP* a conduit une opération de dégoudronnage du chemin des Communs. L’action menée sur près de 1,7 km dans les Bois de Versoix a permis de redonner un aspect plus naturel au chemin. Plus récemment, des actions similaires ont été menées lors des grands chantiers de renaturation* des cours d’eau, notamment le long de la Seymaz ou aux abords de l’Aire. Le goudron a été retiré et les sentiers recouverts de béton concassé. Ces aménagements permettent désormais de limiter le trafic routier, tout en offrant au public des chemins de randonnée attractifs et durables.

Valeur biologique

Les chemins couverts d’un revêtement naturel sont moins dommageables à la biodiversité que les routes goudronnées1. Leur valeur reste toutefois limitée du fait des contraintes mécaniques importantes auxquelles ils sont soumis (piétinement, passage de véhicules). Malgré cela, certaines espèces communes et résistantes au piétinement (ivraie vivace: Lolium perenne, grand plantain: Plantago major, renouée des oiseaux : Polygonum aviculare, pissenlit officinal: Taraxacum officinale, trèfle rampant: Trifolium repens) arrivent à se développer. Elles se rencontrent principalement de part et d’autre du chemin1 ainsi que dans la partie centrale1 où elles finissent avec le temps par former une bande herbeuse. Ce tapis herbacé est souvent colonisé par de petits animaux1 comme le criquet des pâtures (Chorthippus parallelus) ou l’œdipode émeraudine (Aiolopus thalassinus). Ce dernier est une espèce protégée* sur le canton qui semble apprécier les flaques d’eau qui se creusent avec le temps sur certains chemins argileux4.

Ces nids-de-poule sont aussi recherchés par les hirondelles, qui utilisent la boue pour consolider leur nid. Certains oiseaux utilisent les chemins en revêtement naturel pour prendre des bains de poussière1. Ils fournissent également un habitat à une faune entomologique variée comme les abeilles sauvages, les fourmis, certains papillons (Apatura iris) et quelques araignées1.

Vulnérabilité et gestion

De nombreux chemins forestiers ou ruraux sont aujourd’hui revêtus par du goudron ou du béton. Cette situation est peu favorable à la biodiversité* puisqu’il en résulte une importante perte d’habitat*, 1 et un effet de cloisonnement1 entre biotopes*. Une comparaison réalisée en 1997 par l’OFEFP* démontre que l’impact est moindre lors de la construction de routes graveleuses1 et que l’amélioration se poursuit lors de la présence d’une bande herbeuse centrale1. Cette étude démontre également que les voies de circulation pourvues d’un revêtement naturel coûtent, sur l’ensemble de leur cycle de vie, près de deux fois et demie moins cher que les surfaces goudronnées1, le bénéfice provenant principalement d’une réduction des frais d’entretien.

Cartographie

Les chemins libellés «chemins» dans la carte des milieux proviennent de deux sources différentes : une partie d’entre eux correspond aux surfaces détectées lors du processus initial de modélisation semi-automatique sur la base d’une photographie aérienne, ou lors des étapes de photo-interprétation. Il s’agit donc de surfaces situées en dehors du couvert forestier (où la détection automatique est impossible en période de végétation) assez larges pour être cartographiées ; une autre partie correspond aux objets avec revêtement naturel recensés dans le domaine routier de la DMO*.

Ces derniers sont insérés automatiquement dans les données milieux lors de la procédure de génération de la carte. Précisons que les chemins fortement végétalisés, identifiés pour la plupart sur la base des données du domaine routier de la DMO*, ont été assimilés aux prairies artificielles intensives ou aux végétations adventices des vignobles lorsqu’ils étaient situés en zone viticole.

Cela dit, il apparaît clairement que la cartographie des chemins n’est pas uniforme dans le canton. L’information la plus complète dont nous disposons à ce jour semble être celle fournie par la carte topographique suisse au 1:25’000. Mais cette dernière ne fait pas mention des différences de revêtement.

Il est à noter que le type de substrat (revêtement naturel, goudron, mixte, inconnu) est relevé dans la classe d’entité «revêtement chemins de randonnée pédestre», en ce qui concerne les chemins officiels faisant partie du plan directeur cantonal des chemins de randonnée pédestre5.

 

Dynamique

Trop artificialisés pour présenter une dynamique naturelle, les chemins peuvent néanmoins tendre vers des milieux de type prairies sèches ou s’apparenter à la structure d’une toiture végétalisée. Ce rapprochement physionomique est dépendant de la fréquence des passages et du revêtement utilisé.

Espèces

Flore vasculaire
Ivraie vivace Lolium perenne
Grand plantain Plantago major
Renouée des oiseaux Polygonum aviculare
Pissenlit officinal Taraxacum officinale
Trèfle rampant Trifolium repens
Orthoptères
OEdipode émeraudine Aiolopus thalassinus
Criquet des pâtures Chorthippus parallelus
Auteurs
Sophie Pasche, Yves Bourguignon, Pascal Martin, Florian Mombrial, Patrice Prunier