Massifs entretenus

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Description

Surfaces ornementales ordinairement plantées, les massifs entretenus se rencontrent principalement en zone urbaine. Présents dans l’espace public ou dans les jardins privatifs1 sous forme de parterres fleuris, ils sont la plupart du temps composés d’espèces horticoles, herbacées* ou ligneuses*. Ces végétations sont aussi régulièrement installées le long des voies de communication sous la forme d’îlots verts (ronds-points végétalisés par exemple).

Sur la carte des milieux, par exemple dans le périmètre de la ville de Genève, il est possible de distinguer trois types d’aménagements fleuris3 : les massifs annuels présents sur les quais, dans les parcs et composés comme leur nom l’indique de plantes annuelles* ou bisannuelles*, 3 ; les massifs de roses présents au parc la Grange et au parc des Franchises; et la mosaïculture, qui cherche à représenter un motif à l’aide de petits végétaux ou de plantes colorées3 et dont l’horloge fleurie est un exemple emblématique.

Où observer

Dans la roseraie du parc la Grange (Genève Eaux‑Vives) ou le long du quai Wilson (Genève-Cité).

Quand observer

Entre avril et septembre.

Profil

Surface en hectares
47.6
Pourcentage du canton occupé
0.25%
Humidité
-
Acidité
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Richesse en nutriments
-
Granulométrie
-
Naturalité
Value
2

Le saviez-vous?

Le parc la Grange abrite l’une des plus belles roseraies de Suisse. Réalisés entre 1945 et 1946 par la Ville de Genève, ces massifs sont composés de plus de 10’000 pieds de rosiers repartis en 200 variétés différentes. Chaque année, le site accueille un grand concours international de roses nouvelles durant lequel les créateurs des plus belles variétés de roses sont récompensés.

Valeur biologique

A vocation esthétique, la valeur biologique des massifs de plantes annuelles* et bisannuelles* est limitée dans la mesure où les espèces utilisées sont très souvent d’origine exotique*. De plus, ces arrangements éphémères doivent être régulière‑ ment renouvelés et ils nécessitent un entretien méticuleux qui implique généralement l’usage de produits phytosanitaires. Bien que ces massifs attirent quelques insectes butineurs en quête de nectar, leur rôle est avant tout paysager. Face à ce constat, le service des espaces verts de la Ville de Genève (SEVE*), ainsi que d’autres communes cherchent aujourd’hui à favoriser sur certains espaces le recours aux plantes vivaces (parfois indigènes*) et l’arrêt des traitements. Cette démarche permet de limiter l’utilisation d’intrants et vise à favoriser la biodiversité* locale.

Vulnérabilité et gestion

Régulièrement arrosés, désherbés et traités avec des produits phytosanitaires, les massifs entretenus sont des sur‑ faces d’agrément à vocation esthétique qui demandent un travail d’entretien régulier. Selon le SEVE*, ce sont par exemple près de 250’000 plantes fleuries qui sont produites et mises en place chaque année au sein de la ville de Genève3 pour une surface de massifs de 3’000 m2 environ6. Principalement composés d’espèces horticoles, les massifs de la ville per‑ mettent d’égayer les espaces verts, sans véritable vocation écologique.

A Genève, le SEVE* a notamment initié une transition douce en faveur des massifs de vivaces*, 5. La transformation d’un massif est réalisée progressivement sur trois ou quatre ans environ5. Les vivaces* sont d’abord plantées entre les annuelles*; puis le gestionnaire les laisse prendre possession de l’espace année après année jusqu’à ce qu’elles occupent la totalité de la surface5. Cette transition est favorable à plusieurs niveaux: elle permet de limiter les intrants (les espèces choisies sont plus adaptées au sol, au climat et donc moins sensibles aux maladies); elle favorise la petite faune locale; elle offre un fleurissement sur le long terme et permet également de réduire les coûts de gestion5. Cette tendance suivie par quelques communes implique des modifications profondes4, 5 dans le mode de production et l’entretien des surfaces fleuries. De plus, pour être couronnée de succès, elle doit être accompagnée d’actions de communication afin d’expliquer l’intérêt de ces changements de pratiques4, 5. Précisons encore que les massifs sont composés de nombreuses néophytes*et que le risque de laisser s’échapper dans l’environnement, même involontairement, des espèces invasives* existe. Leur composition doit donc être choisie avec soin.

Dynamique

Unités très entretenues et à caractère temporaire, les massifs ne présentent pas de dynamique naturelle.

Espèces

Flore vasculaire
Galinsoga cilié Galinsoga ciliata
Séneçon commun Senecio vulgaris
Mouron des oiseaux Stellaria media
Véronique de Perse Veronica persica
Mammifères
Campagnol terrestre Arvicola amphibius
Lépidoptères
Piéride de la rave Pieris rapae
Coléoptères terrestres
Cétoine dorée Cetonia aurata
Autres
Syrphe ceinturé Episyrphus balteatus
Horticoles
Alternanthère ficoïdée Alternanthera ficoidea
Bégonias Begonia spp
Pâquerette Bellis perennis
Coleus Coleus spp
Dahlia Dahlia spp
Euphorbe hipericifolia Euphorbia hypericifolia
Gaura Gaura spp
Lierre terrestre Glechoma hederacea
Hortensia Hydrangea spp
Myosotis des bois Myosotis sylvatica
Pavot d’Islande Papaver nudicaule
Géraniums Pelargonium spp.
Vieux garçon Plectranthus scutellarioides
Sauges Salvia spp
Œillet d'Inde Tagetes patula
Tulipe Tulipa spp
Verveine de Buenos-Aires Verbena bonariensis
Violette cornue Viola cornuta
Pensée des jardins Viola x wittrockiana
Auteurs
Sophie Pasche, Yves Bourguignon, Pascal Martin, Florian Mombrial, Patrice Prunier