Prairies artificielles intensives

Trifolio-Lolion / Cynosurion / Autres mélanges de graminées cultivées

Description

Les prairies artificielles intensives sont des prairies ou gazons le plus souvent issus de mélanges commerciaux1, composés d’espèces à large amplitude écologique* (mélanges standards)5. Le cortège floristique de ces prairies, fauchées plusieurs fois par an et régulièrement fertilisées, est par conséquent peu diversifié et fortement dépendant du choix initial des semences.

Les techniques semi-automatisées d’identification des groupements végétaux utilisées pour la carte des milieux ne sont pas absolues. Ainsi, cette unité réunit à la fois des prairies de fauche destinées à la production agricole et des gazons urbains très fortement entretenus.

La carte cantonale des milieux regroupe à l’échelle du 1 : 5’000e les deux variantes suivantes :

  • les prairies de fauche artificielles (Trifolio-Lolion: Lolietum multiflorae, Poo-Lolietum, Poo-Ranunculetum), liées à une exploitation agricole très intensive, sont de véritables cultures herbagères3. Elles sont fortement fertilisées*, fauchées plus de quatre fois par an et offrent une production de matière sèche importante (10 à 15 tonnes par hectare et par an)2 destinée à l’alimentation du bétail durant la période hivernale.
    Au même titre que d’autres surfaces cultivées (grandes cultures par exemple), elles font partie de l’assolement* et sont labourées tous les un à quatre ans. Les espèces semées sont ordinairement sélectionnées en fonction de l’intensité de l’utilisation. Dominées par les espèces graminéennes semées telles que les ray-grass (Lolium multiflorum et L. perenne)2 , les pâturins (Poa spp.)2 ou le vulpin des prés (Alopecurus pratensis)2, ainsi que par des légumineuses* comme les trèfles (Trifolium spp.)2, les prairies artificielles intensives sont également composées de quelques espèces rudérales* annuelles* comme la capselle bourse-à-pasteur (Capsella bursa-pastoris)2. Sont aussi régulièrement présents : le pissenlit (Taraxacum officinale aggr.)2, les renoncules (Ranunculus repens, R. acris subsp. friesianus)2 ou le mouron des oiseaux (Stellaria media)2.
    L’intensité des pratiques implique généralement l’absence de l’achillée millefeuille (Achillea millefolium)2, de la crételle des prés (Cynosurus cristatus)2, de la brunelle commune (Prunella vulgaris)2 et du plantain moyen (Plantago media)2.
  • les gazons universels des zones résidentielles (Cynosurion: Crepido-Festucetum) sont présents aux abords des parkings ou des terrains de jeux2. Ils sont tondus entre 10 et 16 fois par an et parfois enrichis en nitrate, notamment par le passage des chiens. Divers traitements biocides* y sont appliqués. Ils sont régulièrement soumis à une pression de piétinement d’intensité variable. Dominés par la fétuque rouge (Festuca rubra)2, ils se distinguent par la présence d’espèces rudérales* comme la crépide capillaire (Crepis capillaris)2, le trèfle douteux (Trifolium dubium)2, la véronique filiforme (Veronica filiformis)2, accompagnées de la pâquerette (Bellis perennis)2, de l’ivraie vivace (Lolium perenne)2 ou du pâturin des prés (Poa pratensis)2.

Où observer

Difficile de citer un site précis pour observer les prairies de fauche artificielles, puisqu’elles ne sont pas spatialement fixées. Cela n’a rien d’étonnant: elles sont intégrées au processus de rotation des cultures*! Mais en observant bien, vous en rencontrerez à coup sûr en zone agricole.
Quant aux gazons, vous pouvez les observer un peu partout en zone urbaine.

Quand observer

Début avril, avant la première fauche.

Profil

Surface en hectares
1359.5
Pourcentage du canton occupé
4.80%
Humidité
Minimum Moyenne Maximum
2.8 2.9 3.2
Acidité
Minimum Moyenne Maximum
3 3 3.2
Richesse en nutriments
Minimum Moyenne Maximum
3 3.5 4
Granulométrie
Minimum Moyenne Maximum
4 4.1 4.2
Naturalité
Value
2

Valeur biologique

Milieux très artificialisés et sous forte contrainte, ces prairies ou gazons présentent une valeur biologique restreinte.

Vulnérabilité et gestion

Très communes en zone agricole, ces prairies occupent, sur la carte cantonale à l’échelle du 1: 5’000e, une surface cumulée plus étendue que celles des prairies artificielles extensives et des prairies semi-naturelles extensives. Le développement des prairies de fauche artificielles, qui s’observe sur l’ensemble du Plateau suisse1, est conditionné par une volonté de productivité. Cette exigence de rentabilité est difficilement compatible avec le maintien de la biodiversité.

Cartographie

Lorsque ces variantes sont situées à proximité immédiate des zones habitées, la classification semi-automatisée, utilisée lors du processus de création de la carte des milieux, a assigné certains objets en gazons universels (voir gazons et terrains de sport). Dans ce cas, c’est le contexte, et non la composition floristique, qui détermine le rattachement. Certaines associations plus rudéralisées* (Arrhenatherion: Tanaceto-Arrhenatheretum et Dauco-Arrhenatheretum), décrites sous accotements, peuvent avoir été en partie classifiées en prairies artificielles intensives lorsqu’elles n’étaient pas disposées linéairement le long des routes.

Dynamique

Fichier

Espèces

Flore vasculaire
Vulpin des prés Alopecurus pratensis
Capselle bourse à pasteur Capsella bursa-pastoris
Fétuque des prés Festuca pratensis
Fétuque rouge Festuca rubra
Ivraie à fleurs nombreuses Lolium multiflorum
Ivraie vivace Lolium perenne
Pâturin annuel Poa annua
Pâturin des prés Poa pratensis
Pâturin commun Poa trivialis
Renoncule rampante Ranunculus repens
Patience à feuilles obtuses Rumex obtusifolius
Mouron des oiseaux Stellaria media
Pissenlit officinal Taraxacum officinale
Trèfle des prés Trifolium pratense
Trèfle rampant Trifolium repens
Mammifères
Campagnol terrestre Arvicola amphibius
Campagnol des champs Microtus arvalis
Orthoptères
Criquet des pâtures Chorthippus parallelus
Grillon champêtre Gryllus campestris
Coléoptères terrestres
Agrypnus murinus
Cétoine grise Oxythyrea funesta
Hanneton des jardins Phyllopertha horticola
Auteurs
Sophie Pasche, Yves Bourguignon, Pascal Martin, Florian Mombrial, Patrice Prunier